Une oublie est une Pâtisserie qui date du Moyen Age.
Mince et de forme ronde, cuite entre deux fers par l'oublieur, comme une gaufre, dans le Nord de la France, un grand assortiment de gaufres et d'oublies étaient consommées avec du fromage et de l’hypocras.
Oublie vient « du bas latin ecclésiastique oblata (hostia) » offrande, pain offert à l'eucharistie, selon d'autres, le terme oublie pourrait remonter au mot grec obélias, désignant un pain, de forme allongée et étroite, cuit à la broche ou entre deux fers et vendu une obole pour être servi à la fin du repas et trempé dans du vin.
Le premier sens du mot fut celui de pain azyme utilisé pour la consécration de la messe.
Elle fut d'abord servie, certains jours de jeûne et aux fêtes solennelles, aux chamoines, clercs et moines. Elle constituait un cadeau des curés aux évêques, comme des évêques et du pape aux souverains.
Les seigneurs en exigèrent ensuite de leurs vassaux jusqu'à ce que l'oubliage, cette redevance féodale, soit remplacé par le dépôt de gâteaux ou de pain plus raffiné (dit oubliau), puis par de l'argent.
L'oublie est vite devenue une pâtisserie populaire, vendue par les oublieurs (ou obloyers) qui ont le monopole dans les grandes villes comme Paris, près des églises, lors des fêtes religieuses, il n'est permis aux oublieurs de cuire les gâteaux aux portes et le long des murs des églises que les jours de fête des saints patrons et les jours de pardon pour autant que les fourneaux soient distants de deux toises (approximativement 4 m) dans le but de limiter les bagarres qui se déclenchaient trop souvent entre les vendeurs.
Les statuts imposent également d'accomplir un chef-d’œuvre pour pouvoir exercer le métier : il faut pouvoir préparer la pâte et réaliser 500 grandes oublies, 300 supplications et 200 esterets « bons et suffisans ». Cette précision est importante car la qualité de la marchandise n'était en effet pas toujours impeccable : une ordonnances de 1140 permet de comprendre qu'on utilisait parfois du lait écrémé, tourné ou moisi et des œufs non frais.
Saint Michel était le patron des oublieurs et le jour de sa fête, qui fut chômé à partir de 1485, les oublieurs, travestis, parcouraient les rues à cheval. Le jour de la Pentecôte, dans les églises de Paris, on laissait tomber des fleurs et des oublies du haut des voutes et des galeries au moment des fêtes et on lâchait des oiseaux avec ces pâtisseries attachées aux pattes. Bien que cela soit interdit par les statuts, certains maitres oublieurs parisiens installent des tables dans les rues et font vendre (parfois secrètement et au rabais) des gâteaux de gout et de qualité discutables par des gens qui n'appartiennent pas à la corporation. Une directive du prévôt de 1489 interdit cette pratique et oblige à faire porter les gâteaux dans la ville par les apprentis ou par deux facteurs dépendant du maitre. Après le coucher du soleil, ces garçons parcourent donc les rues avec des corbeilles remplies d'oublies, de gaufres et de rissoles en criant ou chantant « Chaudes oublies renforcées ! Galètes chaudes ! Eschaudez ! Roinsolles !... ça, denrée aux dez ! ». Les familles parisiennes jouent en effet les pâtisseries aux dés (presque toujours pipés) avec l'oublieur. Lorsque celui-ci gagne, il est payé en argent, lorsqu'il perd il doit donner des oublies ; s'il perd tout le contenu de sa corbeille, il doit danser et chanter les pieds dans l'eau, ce qui a donné la locution
"On le ferait chanter dans l'eau comme l'oublieur ! ".